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Journaliste ou Citoyen ? Où commence la faute professionnelle ? (Par Oumar Barry)

La décision de la Haute Autorité de la Communication (HAC) d’interdire à Lamine Guirassy d’exercer le journalisme en Guinée jusqu’à nouvel ordre soulève une question fondamentale :

Peut-on confondre un post sur une page personnelle X avec l’exercice du métier de journaliste ?

Selon la HAC, Lamine Guirassy aurait diffusé une fausse alerte sismique sur ses réseaux. Mais cette information vraie ou fausse n’a pas été publiée à ce que je sache par un média, dans un journal, ni dans le cadre d’une émission. Pas les Grandes Gueules, le Morning ou encore On S Lache car ces émissions dans les quelles on l’entendait sont fermées depuis belle lurette. Il s’agit d’un post personnel sur une plateforme sociale, comme en publient chaque jour des millions de citoyens.

Alors pourquoi cette sanction lourde, radicale et sans appel ?

En démocratie, un journaliste reste un citoyen. Mais confondre sa parole personnelle avec une faute professionnelle, c’est ouvrir une porte dangereuse : celle d’un contrôle total sur l’individu m, même en dehors de son cadre de travail.

Lamine Guirassy qui n’a pas besoin d’être présenté mais juste un rappel, est le fondateur du groupe Hadafo Médias, dont les antennes (radio Espace, Espace TV et Sweet FM)  sont déjà fermées arbitrairement depuis plus d’un an. Cette nouvelle décision ressemble donc moins à un simple rappel à l’éthique qu’à un acte politique visant à faire taire une voix indépendante.

Aujourd’hui, c’est Lamine. Et demain ?

La liberté de la presse ne se protège pas en punissant un homme pour une opinion personnelle, mais en encourageant le débat, la vérité, et la responsabilité.

La Guinée ne doit pas devenir un pays où penser, publier ou exister en tant que journaliste devient un risque permanent.