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Procès d’Oyé Guilavogui : entre renvois répétés et charges alourdies

Rien ne semble se dérouler comme prévu dans le dossier Oyé Guilavogui. L’ex-ministre guinéen, au cœur d’une affaire tentaculaire mêlant détournement de fonds publics, enrichissement illicite et blanchiment d’argent, n’a toujours pas été confronté à la justice.

L’audience qui devait se tenir le lundi 26 mai 2025 s’est soldée, une fois de plus, par un report. La Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF) a fixé une nouvelle date, c’est-à-dire le 23 juin.

Depuis le lancement de la procédure, l’accusation peine à avancer. L’un des points d’achoppement majeurs reste l’absence du rapport d’audit de l’Inspection Générale d’État (IGE), attendu depuis février. Ce document devait apporter de la clarté sur les finances du ministère de l’Environnement pendant les exercices 2020 et 2021, à l’époque dirigé par Oyé Guilavogui.

Autre pièce manquante : la comparution d’un représentant de la société Huawei, dont le témoignage est jugé crucial par la juridiction. Celui-ci n’a pas donné suite à la convocation du tribunal, privant les débats d’un éclairage supplémentaire.

La situation est d’autant plus complexe que le principal intéressé n’a pas remis les pieds en Guinée. Officiellement en Tunisie pour des raisons de santé, Oyé Guilavogui reste absent, tout comme ses avocats lors de cette dernière audience.

Parallèlement, les accusations financières à son encontre s’amplifient. Initialement poursuivi pour un détournement de 50 millions de dollars liés à la SOTELGUI, l’ancien ministre se voit désormais reprocher des montants bien plus colossaux :

300 millions de dollars dans le cadre du projet Backbone,

plus de 94 milliards de francs guinéens pour l’année budgétaire 2020,

près de 18 milliards de francs guinéens pour 2021, et 10 milliards de francs guinéens destinés à un programme de reboisement.

Autant de chiffres qui donnent la mesure de l’affaire. Pourtant, sans preuves tangibles, le procès reste à l’arrêt, suspendu à des documents qui tardent à venir et à des absences qui s’accumulent. Le 23 juin sera-t-il enfin le jour d’un vrai début d’instruction ?