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Hajj 2025 :plus de 400 guinéens victimes d’escroquerie

On pensait avoir fini avec ce genre d’affaire qui ne cesse de ternir l’image de la Guinée à l’international.

Cette nouvelle affaire concerne au moins moins de 416 candidats qui ont mis tous les moyens possibles pour pour effectuer le Hajj 2025. Sauf que, à la grande surprise, ils se retrouvent aujourd’hui abandonnés, après avoir été trompés par une femme se faisant passer pour une proche de la chère mère du président de la Transition, le Général Mamadi Doumbouya.

Amara Sylla, fonctionnaire au ministère de l’Environnement et président du collectif des victimes, déplore ce scandale qui fait des vagues d’indignations.

« Aujourd’hui, il y a plus de 416 personnes qui ont été arnaquées pour le Hajj 2025. Ce groupe a été abusé au nom de la mère du président de la République. La formation s’est déroulée à la mosquée Fossidet (C/Sonfonia), choisie parmi les dix mosquées désignées par la Ligue islamique de Guinée », a dénoncé ce cadre de l’administration guinéenne.

Mais comment toutes ses personnes se sont « banalement » fait embarquer dans cette fausse aventure ?

« Ce qui s’est passé, c’est qu’une dame nommée Hadja Domani Konaté alias Nani s’est faite passer pour l’amie intime de la mère du président de la République. Elle a préparé des fiches au nom d’une agence fictive prétendument liée à cette dernière. Elle recevait de l’argent en espèces, sur son compte bancaire, et même certaines agences agréées se sont retrouvées mêlées à cette affaire. On nous a administré des vaccins et on nous a dit que dix mille vaccins avaient été reçus pour dix mille pèlerins guinéens. Nous avons reçu des uniformes portant l’adresse de la Ligue, comme si tout était officiel. Pour moi, cela prouve que c’est un réseau bien organisé, vaste, avec beaucoup d’intervenants. C’est dur, mais c’est réel : 416 personnes ont été victimes d’une escroquerie menée au nom de la mère du président. Une plainte a déjà été déposée contre Hadja Domani, à la DPJ, au nom de tous les pèlerins concernés. Pour l’instant, Hadja Domani n’est pas encore entre les mains des forces de sécurité, mais certains de ses complices ont été arrêtés », a-t-il indiqué avant de solliciter l’implication des autorités pour démêler cette affaire.

« Ses comptes bancaires ont été saisis. Une agence impliquée dans l’affaire y avait inscrit 58 personnes. Dès que le responsable de l’agence a compris ce qui se passait, il s’est présenté à la DPJ. Le procureur a immédiatement ordonné la saisie des comptes. Aujourd’hui, nous lançons un appel au président de la République, en tant que père de la Nation, ainsi qu’à ses ministres et hauts cadres, afin qu’ils défendent ce groupe. Nous avons payé non pas pour revenir bredouilles, mais pour accomplir un acte de foi : le pèlerinage, un sacrifice à Dieu. Pour l’instant, aucun d’entre nous n’a été reçu par les autorités religieuses. La médiatisation a commencé seulement hier soir sur la télévision nationale », a-t-il précisé.

A entendre le président du collectif des victimes, l’espoir subsiste malgré l’absence de réponse officielle.

« Nos passeports sont toujours à la DPJ, ce qui nous laisse espérer qu’un départ reste possible, si Dieu le veut. Mais, nous ne pouvons rien affirmer pour l’instant. Nous avons été arnaqués, escroqués, trahis. Pourquoi trahis ? Parce que tous les grands guides religieux de la Ligue islamique nous ont donné des assurances dans cette mosquée. Ils nous ont dit que notre argent était en de bonnes mains et que nous allions partir », a-t-il fait savoir.

Les recalés n’ont été informés qu’après la disparition de la présumée escroc. La dernière désillusion s’est produite suite à des informations floues transmises par un membre du groupe présumé responsable.

« Nous avons été recalés lorsqu’un certain Bangoura, membre du groupe, nous a affirmé que tous nos passeports se trouvaient à la Ligue. Il nous l’a dit après la disparition de la dame. Le lendemain, il est revenu nous dire qu’il s’était encore rendu à la Ligue », a indiqué M. Sylla.

Les victimes, abandonnées à quelques jours des derniers départs, demandent justice, réparation, et surtout, une réponse rapide des autorités guinéennes pour sauver ce qui peut encore l’être.

Avec GuineeMatin